article Journal La Montagne

 « Japonismes 2018 » : le film « Senses » éclairé par l'artiste tokyoïte Yukiko Murata

 

Publié le 03/07/2018 à 18h00

 

 Yukiko Murata - Installée à Felletin, elle prépare l'ouverture d'un centre culturel. © GUINOT Robert

 

 Aubusson se met à l’heure du Japon et de Japonismes 2018. Premier rendez-vous ce vendredi, avant ceux du mois de décembre. Un événement éclairé par une artiste japonaise qui vient de s’installer à Felletin.

 

Le cinéma Le Colbert et la galerie des Marches ont établi un partenariat pour inscrire Aubusson et la Creuse dans « Japonismes 2018 » (1), autrement dit dans le 160e anniversaire des relations diplomatiques entre le Japon et la France, mais aussi dans le 150e anniversaire du début de l’ère Meiji qui incarne l’ouverture du Japon dans la modernité et vers l’Occident. Le Colbert et la galerie des Marches bénéficient de la collaboration de Yukiko Murata, une artiste japonaise qui, depuis un an, habite à Felletin où elle prépare l’ouverture d’un centre culturel.

 

« Senses » dans son intégralité ce vendredi

 

Le Colbert est la seule salle de cinéma de province à programmer « Senses », un drame de Ryusuke Hamaguchi interprété par quatre comédiennes japonaises. « Senses » se décline en cinq épisodes ; vendredi, à partir de 19 heures, Le Colbert projetteraà la suite le premier et le deuxième, puis le 3e et le 4e, enfin le 5e. Les cinq séquences, finalement en forme de feuilleton ou de série, représentent 5 heures de cinéma qui seront entrecoupées à 21 h 30 d’un buffet offert par Le Colbert (2).
« Senses » est un film événement remarqué au Festival de Locarno où les quatre comédiennes ont été primées. Il se déroule à Kobe où vivent quatre femmes unies par une amitié sans faille. Mais, un jour, l’une d’entre elles disparaît. L’équilibre du groupe est rompu, chaque femme porte un autre regard sur sa propre vie qu’elle reconsidère. Ce film dissèque ainsi la société japonaise de manière singulière.

 

 Yukiko Murata, une artiste japonaise

 

Après ses études littéraires, Yukiko Murata, originaire de Tokyo, a d’abord été éditrice pendant une dizaine d’années ; elle avait en charge une collection sur le féminisme. Yukiko a été marquée aussi par le mouvement surréaliste. Passionnée depuis toujours, elle est devenue danseuse et chorégraphe ; elle pratique le butô, danse contemporaine d’avant-garde. Elle s’ouvre aussi au théâtre et à l’origami, l’art du pliage de papier. Elle a découvert la France en 2003. Depuis un an, elle se partage entre Felletin et Paris. Elle a acheté un immeuble dans la rue principale de Felletin où elle projette de créer un centre culturel. Si le second étage sera réservé à son appartement, le rez-de-chaussée deviendra une galerie d’exposition et un espace dévolu aux performances et le premier étage sera réservé aux ateliers de danses, de yoga.

 

Elle portera, vendredi, son regard sur la société japonaise en s’intéressant aussi bien à la famille qu’à la culture et surtout à la femme. « Les quatre comédiennes ne sont pas des professionnelles. Elles ont été retenues par le réalisateur à la suite d’un stage. La condition de la femme est par des aspects proche de celle de l’occidentale, mais très différente par d’autres. Ainsi, dans les familles, le mari travaille et donne tout l’argent à sa femme qui doit le gérer ». 

 (1) « Japonismes 2018 -Les âmes en résonance en France » se déroulera de juillet 2018 à février 2019 dans toute la France ; une cinquantaine de projets sont prévus, dont un à Aubusson.
(2) Il en coûtera 14 € pour la soirée entière, 6 € pour le premier moment (« Senses » 1 et 2), 4 € pour le suivant et 4 € pour le dernier.
 Otaku Aubusson. Toujours en partenariat entre le Colbert et la galerie des Marches, la première édition de Otaku Aubusson proposera à partir du 5 décembre une semaine de projections de films japonais récents. La galerie de Jérôme Bel présentera la seconde séquence des Rencontres d’Aliénor à travers une exposition consacrée à quatre artistes japonais.